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Côté communauté, retour d’expérience d’une Maison d’Alliance

Côté communauté, retour d’expérience d’une Maison d’Alliance

Côté communauté, retour d’expérience d’une Maison d’Alliance

le 25 octobre 2023

Rencontre avec sœur Claire et Jade à la Maison d’Alliance de Massac-Seran.

Sœur Claire, pouvez-vous nous présenter votre communauté des Filles de Jésus ?

Notre communauté, la congrégation des Filles de Jésus, a été fondée en 1854 par l’abbé Roucou sur sa paroisse à Massac. Sa vocation était « le dévouement aux âmes pauvres » grâce aux soins, à l’enseignement et à la mission.

Actuellement, la congrégation vieillissant, nous ne sommes plus que vingt-deux religieuses. Nous nous sommes donc regroupées et avons fait alliance avec les sœurs de l’Immaculée Conception de Castres, qui sont beaucoup plus nombreuses que nous (quatre-cent-cinquante dont une cinquantaine de sœurs en France). Chaque communauté reste dans ses bâtiments, mais il y a un soutien mutuel et un partage de vie qui s’est mis en place.

Jade, pouvez-vous nous expliquer votre fonction dans ce lieu, ainsi que son fonctionnement ?

Directrice adjointe de la congrégation des Filles de Jésus, je suis salariée laïque auprès des sœurs et engagée en famille. J’habite, avec mon mari et mes trois enfants, à cinquante mètres du couvent. Nous avons ainsi des liens très étroits. Outre le fait d’assister à la messe, les enfants ont une place ici. Ils montent aux arbres ramasser les fruits pour les sœurs. Nous échangeons de bons services facilement. Je suis d’autre part gardien-veilleur pour les Maisons d’Alliance.

Pour faire fonctionner ces établissements, nous avons un directeur administratif et financier, ainsi que du personnel pour l’aide à domicile, des veilleuses de nuit, des infirmières et un agent d’entretien.

Quel était pour vous l’intérêt d’installer une Maison d’Alliance à proximité de votre communauté ?

Sr Claire : Pendant de longues années, il y a eu un internat du collège voisin dans une partie du couvent. Cet internat a fermé il y a une trentaine d’année et nous avons cherché pendant longtemps ce que nous pouvions faire de ces bâtiments vides.

Nous avons eu un contact avec les Maisons d’Alliance. Le concept d’entraide, de présence des locataires et une cohérence avec notre spiritualité nous a plu. Et puis nous connaissions le fondateur, Monsieur Prédignac, puisque nous avions auparavant une communauté à l’école Jeanne d’Arc de Perpignan.

La Maison a ouvert depuis plus d’un an maintenant. Quels en sont les fruits ?

Jade : La Maison d’Alliance a ouvert en février 2022. Il y a environ une quinzaine de pensionnaires. Nous avons aussi quelques logements qui sont loués de façon provisoire pour des gens qui se posent la question d’intégrer notre Maison d’Alliance. Ils viennent passer quelques jours, quelques semaines ou même quelques mois pour voir s’ils adhèrent au concept.

On retrouve des locataires aux offices du matin et du soir. Pour les résidents, il y a cette idée d’habitat inclusif mais pas n’importe où. Un habitat où ils puissent partager des valeurs, mais aussi des valeurs spirituelles. Ils ne sont pas forcément catholiques mais sont vraiment venus spécifiquement parce que c’était un couvent catholique. Nous souhaitons pouvoir accueillir toute personne en recherche de spiritualité. Ici, certains sont bouddhistes, d’autres ont des valeurs d’entraide, de partage, de service…

Des échanges imprévus ou surprenants ce sont-ils mis en place ?

Sr Claire : Il n’y a pas d’échanges organisés ou réguliers, c’est occasionnel. Par exemple, nous avons trois résidents qui viennent de partir en pèlerinage à Assise, à leur retour ils organiseront une rencontre pour nous parler de leur voyage et nous montrer leurs photos. Nous sommes quelques fois invitées à goûter par les pensionnaires. Et une fois, lors d’une panne de chaudière, une sœur a appelé à l’aide un résident. Il y a aussi une dame qui vient régulièrement déjeuner avec les sœurs…: Cette proximité nous apporte un surplus de vie. Les résidents viennent à la messe avec nous, et certains d’entre eux ont monté une chorale pour l’animer. Nous nous rencontrons aussi dans le parc où il y a des échanges en paroles ou en actes… Nous troquons des prunes du verger contre leurs tomates (rires) et le parc est beaucoup plus entretenu grâce à des résidents qui s’investissent dans un potager ou dans l’entretien des fleurs. Pour nous, c’est vraiment agréable de voir ce regain de vie.

Jade : Dans l’avenir, de nouveaux projets permettront ces échanges. Nous sommes en train de finir la réhabilitation du cloître qu’il faudra entretenir. Nous allons faire des tours, une semaine chacun, pour arroser pendant l’été. On constate qu’il y a de belles affinités qui se font par la chorale et par le jardin. Et nous avons aussi une résidente, Monique, qui organise deux ou trois fois dans l’année un grand repas où tout le monde vient : les locataires, les sœurs, sa famille… Tout le monde se retrouve, mais c’est à son initiative. Ce sont de beaux moments de partage.

Propos recueillis par Sibylle Goudard

 

 

 

 

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