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Les béguins veillent les uns sur les autres

Les béguins veillent les uns sur les autres

le 9 novembre 2021

 

Ravie d’avoir pu intégrer la Maison d’Alliance de Francheville, Annie Torrent n’a pas tardé à faire bénéficier l’ensemble des résidents de sa riche expérience professionnelle.
Soucieuse des notions d’écoute et du vivre-ensemble, cette spécialiste de la sécurité vient, en effet,  de mettre sur pied un processus de « veilleur-tournant » qui rallie l’unanimité des locataires du béguinage.

 

Comment devient-on béguine d’une Maison d’Alliance, comme celle de Francheville ?

Par ouï-dire, d’abord, la suggestion d’amis de Tassin en l’occurrence, qui m’ont parlé de son existence. En tant que catholique-pratiquante, ce projet de Maison d’Alliance tel que formulé m’a aussitôt séduite. Mais ce qui a précipité mon entrée en lice au sein de cette association procède essentiellement d’un drame familial, celui de la perte accidentelle de mon fils. Pouvoir vivre dans un environnement de foi, dans la proximité d’une chapelle constituait pour moi l’indispensable lien spirituel qui me rapprochait de mon enfant.

Un besoin de paix et d’intériorité qui succédait en fait à une vie professionnelle très active…

On peut dire ça, en effet. Longtemps fonctionnaire des impôts, puis conseillère fiscale, je me suis ensuite spécialisée dans les métiers de la sécurité qui m’ont conduit à en assumer la Vice-Présidence au plan national.
Parallèlement, mes compétences en droit fiscal m’ont amené à préparer le passage de l’Euro auprès du gouvernement portugais pour le développement de son économie. Une vie très active donc jusqu’à l’âge de la retraite à 62 ans !

Depuis votre insertion, au mois de mars 2021, la vie au sein de cette Maison d’Alliance de Francheville correspond-elle à vos attentes ?

Pour celui ou celle qui, à mon exemple, intègre ce genre de lieu dans une démarche d’unité et de prière, cette existence communautaire a toute sa raison d’être. C’est indéniablement le lien spirituel établi entre les résidents qui suscite vie au béguinage et lui donne une âme.
Au début, certes, compte tenu des difficultés d’isolement du COVID inhérents à un minimum d’activités communes, l’obligation faite aux résidents de demeurer cloisonnés dans leurs appartements a un peu compliqué les choses. Mais très vite, le besoin du relationnel a pris le dessus.
Dès l’instant où chacun se sent porté et soutenu dans la prière, une fraternité s’instaure. Une mission commune d’autant plus exaltante à matérialiser que l’on partait de rien. Avec la seule ambition de créer. Et de constituer à l’exception de la Maison d’Alliance de Perpignan, le premier béguinage chrétien de France.

Dans cette démarche d’entraide commune, vous venez de mettre en place l’initiative du « veilleur-tournant ». Qu’est-ce qui l’a suscitée ?

Le domaine de la sécurité, comme expliqué plus avant est un peu dans mon ADN. Et il m’est apparu nécessaire d’en appliquer les vertus au plan de notre Maison d’Alliance.
Faute d’un gardiennage nocturne, j’ai vite perçu que les membres de la résidence, vieillissants dans leur majorité, appréhendaient leur isolement la nuit venue. Ce qui m’a conduit à élaborer ce projet d’astreinte, ou de « veilleur-tournant » visant à lever l’anxiété des résidents. Une initiative qui a tôt fait l’unanimité et à laquelle s’est, d’emblée, rallié un groupe de sept bénévoles.
Concrètement, l’idée s’ordonnance à partir de l’établissement d’un planning de 20 h le soir jusqu’à 7 h du matin, selon les disponibilités de chacun ; et d’un cahier de consignes intégrant aussi bien la transmission des clés d’appartement ou du  boîtier extérieur, que des mesures à prendre en cas d’incident comme celle de ne pas bouger une personne au sol ou d’administrer tel ou tel médicament.
Par ailleurs, en cas de problème grave, et afin de protéger chaque bénévole d’éventuelles poursuites de la part des familles, j’ai rédigé à cet effet une attestation en décharge de responsabilité. De sorte que tout soit clairement défini et encadré. Ce qui ravit l’ensemble des résidents. La mise en place de cette « veille-tournante » démarrera lors du premier week-end de novembre, et c’est moi, naturellement qui vais l’inaugurer.

Un projet solidaire et  innovant qui offre l’avantage d’une réduction des charges…

Assurément. Un groupe de bénévoles en lieu et place du salaire d’un  veilleur de nuit, c’est une aubaine pour la direction. Sans parler de la gratuité de la ligne téléphonique de mon fournisseur d’accès que je mets à disposition.

Quels autres domaines vous semblent-ils matière à amélioration ?

Je pense que cette Maison d’Alliance aurait besoin d’améliorer encore le dialogue avec notre direction, pourquoi pas sous la forme d’un intermédiaire représentant l’ensemble des béguins.
Ce genre de relais pourrait coordonner les décisions à prendre tant à l’échelon de la direction des Maisons d’Alliance comme au niveau liturgique entre l’association et la paroisse.
Cela ne me semble pas très compliqué à être mis en pratique. Et favoriserait l’esprit de bonne volonté ainsi que le désir de vivre-ensemble d’ores-et-déjà manifesté par l’ensemble des résidents.

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