Professionnel en Activité Physique Adaptée, Benjamin Calmels  nous explique la raison d’être de l’association « Siel Bleu. » Les bienfaits qu’elle prodigue depuis 1997 auprès des seniors, dans nombre  de Maisons de retraite et d’Ephad de l’hexagone.  Ainsi que les atouts dont bénéficient les personnes âgées ou fragilisées en terme de mieux-être et d’épanouissement.

Enseignant en Activité Physique Adaptée, vous êtes l’un des deux cents professionnels, intervenant dans le cadre de « Siel Bleu. »  Comment définiriez-vous  les objectifs de cette structure ?

Experte dans le domaine de l’Activité Physique Adaptée depuis 1997, l’association a pour but de permettre à des personnes âgées ou fragilisées l’accès d’une activité physique accessible à tous. Ce quel que soit l’âge, la condition physique, les capacités et les besoins de chacun. L’on pourrait ajouter, d’ailleurs, quelle que soit la situation psychique, géographique ou financière ; l’essentiel étant de trouver et d’adapter les meilleures solutions à  l’épanouissement de chaque personne.

Quel sens donner au jeu de mots de l’appellation « Siel Bleu » ?

Activité conçue autour du mieux-être de nos aînés, l’association avait pour dénomination d’origine« Sport Initiatives Et Loisirs bleu ». Nous avons repris chaque première lettre de l’intitulé  pour retenir le vocable de « SIEL » parce que la couleur bleue est la tonalité référente des seniors.

Quels genres d’activités votre structure dispense-t-elle ?

Adaptées aux besoins de chaque institution - Maisons de retraite, Ehpad, Maisons d’Alliance dans votre cas, ou à titre individuel, celles-ci sont de plusieurs ordres.
Dans un premier temps, il peut s’agir de cours collectifs comme la marche avec bâtons et des parcours moteurs, sorte de Gymnastique d’équilibre conçue en prévention de chutes.
Pour les personnes ayant des difficultés à se tenir debout, on privilégie la Gymnastique sur chaise, ordonnancée autour de mouvements en position assise.
En parallèle, l’on travaille sur la motricité des mains et des doigts, de façon à ce que les résidents acquièrent une autonomie aussi bien pour l’habillement et les toilettes que pour faciliter l’accès à la nourriture.
En complément, nous suggérons aussi deux types d’exercices : la Gymnastique autour de la table,  pour aider les personnes ayant des difficultés à servir de leurs membres inférieurs ou supérieurs, et la Gymnastique Alzheimer développant une activité physique appropriée dont les bienfaits s’avèrent efficaces malgré les troubles cognitifs ou moteurs engendrés par l’évolution de la pathologie.

Sur un plan général, quels bénéfices peut-on retirer de ce genre de médecine douce ?

Outre le gain manifeste obtenu par l’amélioration et la récupération des capacités motrices, la pratique de la gymnastique douce a plusieurs vertus.
Avec l’amélioration de l’équilibre, l’accroissement de la densité osseuse diminue la fatigabilité et réduit notablement les risques de fracture. Autant d’avantages qui ont un impact direct à l’échelon psychologique.
Précieux outil dynamique dans la prévention de la santé, la gymnastique douce favorise le bien-être comme la confiance en soi, et redonne l'envie d'avancer en évitant l’isolement social.
Tout un tas d’acquis qui ont largement fait leurs preuves comme en attestent les nombreuses études menées en Maisons de retraite.

A quel rythme préconisez-vous ce genre d’intervention ?

Cela dépend de la structure d’accueil, mais disons que la norme s’établit autour d’une séance hebdomadaire avec une durée variant de une heure à une heure et demie.
Comme nous travaillons en lien étroit avec d’autres intervenants – kinésithérapeutes et ergothérapeutes –, nous pouvons être conduits à effectuer deux séances ; l’une du mardi par exemple, basée sur le renforcement musculaire, et l’autre, le vendredi, axée autour de l’équilibre et de la marche.

Dans le cadre du béguinage des Maisons d’Alliance, quels atouts, les résidents, peuvent-ils  attendre de vos interventions ?

Parce que la moindre activité physique est garante d’une harmonie entre le corps et l’esprit, il est clair que son débouché sur la confiance en soi contribue à un épanouissement d’ordre spirituel.
En s’extrayant des tracas du corps et du quotidien, chacun est enclin à mieux s’ouvrir aux autres et à davantage s’intérioriser.