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Sainte Thérèse et le vivre-ensemble

Sainte Thérèse et le vivre-ensemble

le 17 novembre 2022

Sainte Thérèse a beaucoup médité et mis en pratique le « commandement nouveau » de Notre Seigneur : « Aimez-vous les uns les autres, comme je vous ai aimés ». Elle aussi connaissait le « vivre ensemble » en dehors des moments où elle était seule. Le contact avec le prochain, nous fait inévitablement souffrir, à un moment ou à un autre : deux personnes de bonne volonté, partageant les mêmes valeurs, et œuvrant ensemble à une cause commune, peuvent se faire souffrir mutuellement sans le vouloir. Un défaut, un atavisme (que le poids de l’habitude empêche de rectifier), des incompréhensions, des quiproquos par manque de communication…. Sainte Thérèse a connu tout cela, et a dû en souffrir d’autant plus qu’elle avait une grande sensibilité. On a tendance à voir ce qu’on a à souffrir des autres, et à oublier ce que nos propres défauts peuvent faire souffrir aux autres, d’autant plus que les défauts sont toujours les mêmes et se répètent.

Avant d’être une sainte, Thérèse était une femme comme nous et la charité était pour elle source de combats, car elle avait aussi ses « petites antipathies naturelles ». Pour voir comment s’y prend Sainte Thérèse pour bien vivre avec les autres sœurs, relisons quelques passages de « l’Histoire d’une âme ».

« Il se trouve dans la communauté, une sœur qui a le talent de me déplaire en toutes choses. Ses manières, ses paroles, son caractère me semblaient très désagréables. Cependant ce doit être une sainte religieuse qui doit être très agréable au Bon Dieu. » Si rester charitable nécessitait un combat, elle combattait spirituellement : « Aussi, ne voulant pas céder à l’antipathie naturelle que j’éprouvais, je me suis dit que la charité ne devait pas consister dans les sentiments mais dans les œuvres. Alors je me suis appliquée à faire pour cette sœur, ce que j’aurais fait pour la personne que j’aime le plus. A chaque fois que je la rencontrais, je priais le Bon Dieu pour elle, lui offrant toutes ses vertus et ses mérites (…) Je ne me contentais pas de prier beaucoup pour la sœur qui me donnait tant de combats. Je tâchais de lui rendre tous les services possibles et quand j’avais la tentation de lui répondre d’une manière désagréable, je me contentais de lui faire mon plus aimable sourire et je tâchais de détourner la conversation (…) »  Ce n’était pas de l’hypocrisie, mais de la charité surnaturelle, qui dépassait les seuls sentiments naturels (comme les personnes qui n’ont pas la chance d’avoir la grâce). Aimer, c’est vouloir le bien. Or l’amour se nourrit de sacrifices. « Lorsque mes combats étaient trop violents, je m’enfuyais comme un déserteur. » (Prenons exemple, si un jour la passion prend le dessus et que nous pensons que nous ne pouvons pas le supporter) ....

« Cette sœur demeure persuadée que son caractère m’est agréable...un jour, à la récréation, elle me dit : « Voudriez-vous me dire, ma sœur, ce qui vous attire vers moi, à chaque fois que vous me regardez, je vous vois sourire ? » …

 Il y eu aussi un épisode au lavoir avec sa voisine qui l’aspergeait d’eau sale pendant la lessive. « Mon premier mouvement fut de me reculer en m’essuyant la figure, afin de montrer à la sœur qui m’aspergeait, qu’elle me rendrait service en se tenant tranquille, mais aussitôt je pensais que j’étais bien sotte de refuser des trésors…et je me promis de revenir une autre fois à cette heureuse place…

 Sainte Thérèse commençait par ne pas juger, car c’est un rôle qui n’appartient qu’à Dieu ou à ses représentants, nos supérieurs. Elle savait que nous n’avons pas tous reçu la même éducation, ni les mêmes grâces : « Certaines personnes manquent d’éducation, de jugement, ont des infirmités morales chroniques, sont susceptibles

... Toutes ces choses ne rendent pas la vie très agréable. »

Chacun a ses blessures qui peuvent expliquer ses réactions et son comportement. Sainte Thérèse veillait à jouer auprès des âmes blessées (et moins aimées car moins aimables), le rôle du bon Samaritain. On se trompe souvent et l’on peut mal juger quelqu’un qui a une bonne intention. Par exemple : un jour, à la récréation, elle meurt d’envie de rendre un service et attend un peu pour se lever afin de laisser la possibilité à une autre sœur de le rendre. Cette bonne intention est ensuite interprétée de travers, comme une absence de bonne volonté pour aider…

Elle disait souvent que notre jugement doit être en toute occasion favorable au prochain. On doit toujours penser le bien, toujours excuser. « Très souvent ce qui paraît négligence à nos yeux est héroïsme aux yeux de Dieu. Une personne fatiguée, qui a la migraine, fait plus, en accomplissant la moitié de sa besogne, qu’une autre, saine de corps et d’esprit, qui la fait tout entière. 

La charité ne doit point rester enfermée dans le fond du cœur, mais s’incarner. « Dans la voie de la charité, il n’y a que le 1er pas qui coûte…la récompense est grande, même sur la terre » car on sert Jésus Lui-même…Au sujet d’une vieille sœur malade et difficile à qui il fallait rendre beaucoup de petits services, Thérèse dit : qu’elle aurait « été heureuse d’être son infirmière ». « Cela m’aurait peut-être coûté selon la nature, mais il me semble que je l’aurais soignée avec tant d’amour, parce que je pense à ce qu’a dit Notre Seigneur : « J’étais malade et vous m’avez soulagé ».

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