« Nous sommes des êtres de relation, nous sommes réellement faits pour le vivre ensemble. »

Né de père inconnu, élevé par un truand, le Père René-Luc a rencontré Dieu à l’âge de 14 ans. Il exerce depuis 1994 un ministère de prédicateur en France et à l’étranger, en particulier auprès des jeunes.

Il a longtemps fait partie des prédicateurs réguliers de la messe télévisée du Jour du Seigneur sur France 2.  Le Père René-Luc, avec le soutien de Mgr Carré, a fondé CapMissio, l'école de Missions de Montpellier, répondant ainsi à un appel de Jean-Paul II.

CAPMISSIO est une école d’évangélisation proposant à de jeunes étudiants de faire une année de césure au service de Dieu. Quand et pourquoi l’école a-t-elle été fondée ?

Jean-Paul II l’a affirmé : "Les meilleurs apôtres des jeunes sont les jeunes eux-mêmes !".

L’intuition d’une école d’évangélisation telle que Capmissio (désormais unique école diocésaine), c’est de proposer une année de césure à des étudiants entre 18 et 26 ans pour les former à l’évangélisation et leur donner le temps nécessaire pour la transmission de leurs connaissances à d’autres jeunes. Depuis 8 ans, ce sont chaque année 6 garçons et 6 filles à qui l’on enseigne également la réalité d’un diocèse et ses mécanismes. Nous ne travaillons pas hors sol mais bien dans un jardin particulier.

Par exemple à l’issue de cette année l’un de nos étudiants a été nommé responsable de l’évangélisation des jeunes dans le Jura par son évêque.

Les missions principales se déroulent donc envers les jeunes, que ce soit dans les lycées privés, ou auprès des étudiants. Mais il y a également des temps forts d’évangélisation de rue. Et aussi des missions de solidarité : chaque mercredi après-midi nos jeunes font du soutien scolaire dans des camps roms.  Par ailleurs chaque vendredi soir nous œuvrons auprès des SDF.

Comment la vie communautaire se traduit-elle, et quels en sont les bénéfices pour ces jeunes étudiants ?

Je dis toujours que la vie communautaire c’est comme des galets dans un ruisseau, c’est au contact les uns des autres qu’ils s’arrondissent ; il en va de même pour la vie communautaire, qui permet d’arrondir les angles.

Le premier principe enseigné ici, c’est de différencier le « sens critique » de « l’esprit critique ». Il est important de dire les bonnes choses à la bonne personne et au bon moment. En revanche l’esprit critique c’est plutôt exprimer les choses par derrière, et cela ne résout rien.

Notre second principe se résume dans l’acronyme AHA : Accueillir avec Humilité pour Améliorer. Le respect de ces étapes est primordial pour un vivre ensemble réussi. Qu’est qu’on me propose ? Plutôt que de le rejeter, je l’accueille avec humilité, puis je réfléchis à ce qui peut être mis en place afin de favoriser son amélioration. Aucune charte de vie ne reste figée pour toujours, elle est vouée à évoluer régulièrement.

Dans quelle mesure pensez-vous qu’une vie de partage et de prière puisse également être riche pour des séniors ?

La Bible nous dit que « l’homme n’est pas fait pour vivre seul ». Cela ne signifie pas obligatoirement qu’il faut se marier. De nombreuses personnes restent célibataires, d’autres sont veuves, d’autres sont appelés au célibat consacré etc. Toutefois, ce verset est très important car il indique que même si nous sommes célibataires, nous sommes des êtres de relation, nous sommes réellement faits pour le vivre ensemble.

Vous avez beaucoup de réussite dans les œuvres que vous portez, comment l’expliquez-vous ?

La fécondité ne vient pas de nous, mais de Dieu. De notre côté il faut être vigilant car on peut faire une œuvre pour Dieu sans faire l’œuvre de Dieu. Autrement dit, on peut faire une œuvre pour Dieu sans être dans la Volonté de Dieu. Dans ce cas, on agit selon notre propre idée de ce que Dieu veut. Lorsque nous faisons l’œuvre de Dieu, elle grandit tout doucement et naturellement. Il me semble que les Maison d’Alliance sont une belle œuvre de Dieu. Je trouve l’idée géniale, et s’il y en avait une à Montpellier ou aux alentours, je serais ravi que ma mère la rejoigne.

Y a-t-il un âge idéal pour trouver Dieu ?

Non. Souvent l’enfant est très curieux, il s’intéresse, puis la vie d’adolescent prend le dessus. La vie de famille peut pousser à nouveau vers la foi, ou c’est parfois l’avancée dans un âge mûr qui nous offre un autre regard sur le monde et ses réalités, et nous rapproche du Seigneur. On réalise alors combien la spiritualité est essentielle dans la vie, que c’est l’amour, et ce que l’on veut donner à nos enfants et petits-enfants, ou tout simplement aux gens qui nous entourent.

Dernièrement, nous avons eu un jeune missionnaire de 7 ou 8 ans, c’est un enfant rom dont le père est en prison. Il accompagne son grand père qui vient régulièrement mendier devant l’église. Il brûle toujours une bougie pour son papa, et communique avec les passants de façon enthousiaste pour les inviter à entrer dans l’église.

Et vous, Père René-Luc, comment l’avez-vous trouvé ?

C’est une longue histoire, mais en résumé, je n’ai pas été élevé dans un contexte catholique, je n’ai pas connu mon père, et j’ai vécu des choses très difficiles. Ma mère vivait avec un gangster, violent, et qui s’est suicidé devant moi. Je prenais moi-même le mauvais chemin, puis, à 14 ans, j’ai écouté un témoignage de Nicky Cruz qui m’a bouleversé.  J’ai alors accueilli le Seigneur dans mon cœur, et à 27 ans j’étais ordonné prêtre. Depuis j’exerce ce ministère à Montpellier en tant que directeur de Capmissio, aumônier d’étudiants, délégué des vocations du diocèse, et enfin prédicateur en France et à l’étranger.

Et pour trouver l’énergie de mener à bien toutes mes missions, je pratique le Kite Surf ; c’est dans le sport que je trouve mon équilibre.

Retrouvez toute l’histoire du Père René-Luc sur son site : http://www.dieuenpleincoeur.com/ et découvrez capmissio sur : www.capmissio.com

Pour commander son livre-témoignage Dieu en Plein Cœur, 2008 : https://livre.fnac.com/a13403053/Pere-rene-luc-Dieu-en-plein-coeur-edition-actualisee